mardi 31 décembre 2013

Dredd (2012)


Judge Dredd, comme certains autres personnages de comics, avait jusque là été bien mal traité par le cinéma. Déjà personnage central d'une adaptation où Sylvester Stallone lui prêtait ses traits, il avait laisssé un souvenir amer aux fans de l'oeuvre originale. A l'époque, le film souillait le héros, Sly se permettant même d'enlever l'emblématique casque du Juge le plus célèbre de Mega City One. Quand un reboot, qui plus est en 3D fut annoncé et que les rumeurs les plus folles coururent sur le compte de celui-ci (comme, par exemple, le fait qu'il soit mis en scène par Danny Boyle), on avait tout lieu de s'inquiéter. Au final, le destin du film fut tout aussi funeste, puisque "Dredd" (notez la sobriété du titre) fut un tel bide qu'il sortit directement sur le marché vidéo dans plusieurs pays, dont la France.

Dans un futur proche, les Etats-Unis sont devenus une Terre dévastée par les catastrophes et la pollution. Reclus dans de gigantesques mégapoles cernées de murs, les citoyens sont entassés par centaines de milliers dans des immeubles démesurés, les blocks. La délinquance et la violence ayant atteint leur paroxysme, les juges sont devenus le dernier rempart destiné à protéger la civilisation. Tout puissants, ils sont à la fois policiers, juges et exécuteurs. Parmi eux, Dredd est le plus impitoyable de tous. Alors qu'on vient de lui confier une recrue, Dredd va devoir affronter, dans un Block de 200 étages, la terrifiante Ma-Ma, chef de gang sanguinaire. Seuls contre tous, les deux juges ne peuvent compter que sur eux mêmes...

Pete Travis, réalisateur de "Dredd", a fait ses armes à la télévision, avant de réaliser "Angles d'attaque" et "Endgame", deux films qui donnaient déjà un aperçu de ses ambitions de mise en scène et de scénario. Son approche de "Dredd", bien que beaucoup plus classique d'un point de vue scénaristique, est, esthétiquement parlant, l'un des grands atouts du films. L'univers de "Dredd" est conforme à l'esprit de la BD d'origine : sale, corrompu, désespéré. Certes, on pourra déplorer l'usage abusif de la 3D, quitte à être taxé d'esprit chagrin.

Dans la peau du Juge Dredd, Karl Urban, déjà repéré en Eomer dans "Le Seigneur des Anneaux" ou dans "Pathfinder", parfaitement monolithique, obtient sans doute la son meilleur rôle depuis longtemps, aussi ingrat soit le costume du Juge. A ses côtés, la jeune Olivia Thirlby tire plutôt bien son épingle du jeu, dans un casting gorgé de testostérone.

Sur la forme, donc, rien à redire sur ce "Dredd", qui ravira les amateurs d'action et d'anticipation sombre (sur une partition musicale extrêmement bien fichue, soit dit en passant). Le fond n'est, heureusement, pas en reste. A l'instar des comics dont il est tiré, "Dredd" tend au spectateur un miroir à peine déformant où se reflètent les pires travers de notre société. Sans être un de ces films de science-fiction qui donnent matière à réflexion des années durant (ne nous leurrons pas, nous ne sommes pas devant "Blade Runner", non plus), les aventures du Juge Dredd évoquent le présent en décrivant un futur cauchemardesque. 

Des pétitions circulent afin que soit produite une suite à "Dredd" : c'est sans doute la preuve (bien qu'elle arrive un peu tard) de la réussite de ce film. Une fois n'est pas coutume, en plus d'être justifié, le reboot est de loin supérieur à l'original.


vendredi 27 décembre 2013

Margin Call (2011)



Avant de réaliser "All is lost" (qui est sur les écrans actuellement et met en vedette le grand Robert Redford), J. C. Chandor a marqué les esprits avec son premier film, "Margin Call". Malgré un casting prestigieux (j'y reviendrai plus tard), ce long métrage n'a néanmoins pas déplacé les foules lors de sa sortie (confidentielle) dans les salles. Sans pouvoir être qualifié d'échec commercial, au vu de son budget plutôt modeste, "Margin Call" a sans doute quelque peu déçu ses producteurs par son peu d'audience. 

Le film nous plonge en 2008, sur une période de 24 heures, au cœur d'une grande banque américaine, en pleine restructuration, comme on dit pudiquement. Alors que des employés sont licenciés sans ménagement, un jeune trader fait, sur une clé USB que lui a remis un cadre lui aussi limogé, une terrifiante découverte. En effet, la banque possède ce que l'on appelle des actifs toxiques, en proportions telles que la survie du groupe en est compromise. En faisant part à ses supérieurs, le jeune homme va découvrir ce dont est capable son entreprise pour assurer sa survie, même si les conséquences, comme on le sait maintenant, peuvent ébranler tout le système.

Toute ressemblance avec des faits ayant existé n'est bien entendu pas fortuite. Le réalisateur JC. Chandor, fasciné par le complexe mécanisme de la finance et son pouvoir qui dépasse celui des états, a choisi, pour tourner "Margin Call", un ton résolument réaliste, évitant le terrible écueil du docu-fiction, sans pour autant romancer son sujet. Pendant toute la durée du long-métrage, le spectateur assiste aux prémices de la crise qui s'annonce, captivé par ce qui est décrit sous ses yeux. Remarquablement filmé, "Margin Call" est plus instructif que bien des documentaires : que ceux à qui les rouages des opérations financières échappent se précipitent sur ce film !
L'autre atout de cette oeuvre est sa distribution. Doté d'un casting à faire pâlir d'envie n'importe quel producteur, "Margin Call" est riche de la prestation de ses acteurs, tous impeccables, de Kevin Spacey à Demi Moore, en passant par Zachary Quinto (également producteur), Jeremy Irons ou Stanley Tucci (qui mérite, une fois de plus, une mention spéciale). Sans sombrer dans le cabotinage, comme on aurait pu le craindre, tous remplissent leur contrat sans faille.

Doté de séquences-chocs (je pense notamment à la scène de l'ascenseur, où deux des "décideurs" côtoient une femme de ménage sans se rendre compte de sa présence), "Margin Call" est un film qui laisse, en plus d'un goût amer dans la bouche, la trace que seuls quelques grands films peuvent imprimer.

Lorsqu'arrive le générique de fin, on peut reprendre son souffle et mesurer l'étendue du talent du réalisateur. Certes, comme je le signalais en préambule, "Margin Call" ne fut pas un échec commercial ou critique, mais il fait partie de ces films qui auraient mérité d'être vu par plus de spectateurs, tant il est pédagogique et dénué de parti pris. Efficace comme un documentaire, mais doté de l'âme d'un film (ou l'inverse), "Margin Call" mérite amplement une plus large diffusion.


lundi 23 décembre 2013

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur



Il est des livres qui disposent d'un statut privilégié dans la bibliothèque de ceux qui les possèdent. "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" d'Harper Lee, sorti en 1960, est de ceux-là. Récompensé par le prix Pulitzer en 1961 et à l'origine d'un film qui récoltera trois Oscar, "To kill a mocking bird" (pour reprendre le titre original) fait partie des livres que l'on n'oublie pas. 

Atticus Finch, avocat intègre, élève seul ses deux enfants, Scout et Jem, dans une petite ville de l'Alabama, à l'époque de la Grande Dépression. Commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche, Atticus va devoir faire preuve de sa probité et de sa sagesse, sous le regard de ses enfants, dont il est la figure tutélaire de l'exemple. 

Roman initiatique, raconté à hauteur d'enfant, ce livre (le seul de son auteure) est devenu, avec les années, culte à travers le monde entier. Prônant la bonté, mais sans manichéisme, "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" tient un propos universel et peut être lu à tout âge.

L'édition française de "To kill a mocking bird" est assez curieuse puisque ce roman a eu droit à trois traductions différentes (sous trois titres distincts) : "Quand meurt le rossignol", puis "Alouette, je te plumerai" et, enfin, dans sa plus récente édition "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur". Je rassure cependant mes lecteurs : ce roman ne voue aucune haine aux oiseaux, quels qu'ils soient.

Enfin, puisque sur ce blog, le cinéma n'est jamais très loin, "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" fut l'objet d'une adaptation au cinéma, en tous points remarquable. "Du silence et des ombres" est en effet devenu rapidement un classique (il revient régulièrement dans les classements les plus académiques des grandes oeuvres du septième art), en plus de valoir à Gregory Peck un Oscar pour son interprétation d'Atticus Finch. Soit dit en passant, ce personnage est également au nombre des plus grands héros de la culture populaire. A titre de bonus (et de cadeau de Noël, puisque c'est de saison), vous trouverez ci-dessous un extrait de ce très beau film (j'ai choisi le discours d'Atticus). 




jeudi 19 décembre 2013

R.I.P.D. Brigade fantôme (2013)



L'été 2013 aura été meurtrier pour bon nombre de blockbusters. Ayons (ou pas) une pensée émue pour ceux qui tombèrent, à l'image de "Lone Ranger" ou de "After Earth" (qui seront prochainement chroniqués dans ces colonnes). Adapté d'un comic édité chez Dark Horse (à qui l'on doit déjà la série "Hellboy"), "R.I.P.D. brigade fantôme" (la deuxième partie du titre est un ajout spécifique au marché français, sans doute à fin d'aider nos compatriotes à comprendre le postulat de base) fait partie des bides de l'année. 

Décédé lors d'une opération de police qui a mal tourné, Nick Walker découvre vite que l'au-delà n'est pas ce qu'il pensait. On lui y propose en effet d'oeuvrer au sein du R.I.P.D., organisme chargé depuis la nuit des temps de chasser les morts-vivants qui menacent notre monde. Il va devenir le coéquipier de Roy Pulsifer, un ancien marshall, vétéran de cette brigade fantôme.
Cherchant à se venger de celui qui l'a tué (et n'est autre que son partenaire), Nick va aussi devoir affronter de terribles forces, son nouveau job lui réservant bien des surprises. 

Je serai bref : de surprises, il n'est ici pas question pour le spectateur. Si vous cherchez à être étonné par un film, passez votre chemin. Le plus épatant dans ce film reste le fait qu'on ait dépensé 130 millions de dollars pour obtenir pareil résultat.

A la réalisation de cette purge, on retrouve Robert Shwentke, pourtant précédemment remarqué avec "RED" ou "Flight Plan". Pratiquant ici une énième déclinaison du buddy movie, cette fois dans un cadre fantastique, le metteur en scène tente de donner vie avec moult effets à une histoire à laquelle il semble à peine croire. Sabordé par une réalisation extrêmement démonstrative (pour ne pas dire tape-à-l'oeil, surtout dans son utilisation outrancière de la 3D), un scénario poussif osant les plus grosses ficelles et les gags les plus lourds, "R.I.P.D. brigade fantôme" devient rapidement une corvée pour son spectateur.

Du côté des acteurs, ça n'est guère mieux : Jeff Bridges (cabotin comme jamais) décline ad nauseam les mêmes tics, histoire de bien faire comprendre que son marshall de personnage est l'incarnation du cool, tandis que Ryan Reynolds, toujours aussi fade, fait le minimum syndical (ou tout du moins en donne l'impression). Dans un énième rôle de méchant, Kevin Bacon livre une prestation sans grand intérêt, la seule à tirer son épingle du jeu étant Mary-Louise Parker. 

Louchant fortement du côté de "Hellboy", mais sans en avoir la folie graphique et la mise en scène remarquable (admiration de Guillermo del Toro totalement assumée, je vous rassure), "R.I.P.D. brigade fantôme" torpille rapidement ses quelques promesses initiales et devient vite lassant, un comble pour un film de ce genre. Virant rapidement à l'ennui, "R.I.P.D. brigade fantôme" ne présente que très peu d'intérêt.


dimanche 15 décembre 2013

Le fabuleux destin de Madame Peltet (1995)






Bien avant celui d'Amélie Poulain, un autre fabuleux destin fut narré au travers d'un film français. C'était celui de Madame Peltet, incarné au cinéma par la célèbre Maïté (oui, vous avez bien lui, celle de "La cuisine des Mousquetaires", qui fit là sa première et dernière apparition dans un film). Interrogez vos moteurs de recherche préférés, explorez les sites dédiés au cinéma (je ne vous ferai pas l'injure de les lister), vous constaterez que "Le fabuleux destin de Madame Peltet" n'a pas marqué les mémoires.

Madame Peltet a, un beau jour, quitté son Sud-Ouest et son mari alcoolique pour aller rejoindre Paris. Là-bas, elle trouva un emploi de nounou au service de Nathalie et Hervé. Lui est aviateur, elle est scénariste pour la télévision. En quête d'audimat, la jeune femme va utiliser les anecdotes que lui livre Madame Peltet pour alimenter la sitcom qu'elle produit. Le succès est alors au rendez-vous, contre toute attente.
Nathalie se retrouve empêtrée dans une drôle de situation, ayant utilisé les confidences de Madame Peltet à son insu. 

Réalisé par la comédienne Camille de Casabianca, qui tient également l'un des premiers rôles, ce film est une comédie toute simple, comme le cinéma français n'en fait plus depuis belle lurette. Basé sur la rencontre de d'univers et de personnages fortement contrastés, "Le fabuleux destin de Madame Peltet" fonctionne pourtant, grâce à ses personnages, tous bigrement attachants. Une des caractéristiques de ce petit film qu'une chaîne de télévision serait bien avisée d'exhumer un jour est sa profonde gentillesse. Ses héros n'en veulent pas à la Terre entière et font rire et sourire sans avoir recours à des artifices graveleux ou des situations invraisemblables. Une fois de temps en temps, cela fait du bien.

Certes, la réalisation n'a rien d'audacieux, et le scénario n'est pas non plus révolutionnaire, mais, comme je le disais plus haut, ce "feel good movie" fonctionne étonnamment, malgré son âge. C'est essentiellement grâce à ses interprètes, tous remarquables. Camille de Casabianca (trop rare au cinéma), Maïté, Jean-Pierre Darroussin (toujours remarquable), Michèle Laroque ou Gérard Hernandez (oui, l'odieux Raymond de "Scènes de ménage" n'a pas joué que dans d'horribles navets), tous semblent prendre un immense plaisir à donner corps au destin de Madame Peltet. Du coup, le spectateur, pour peu qu'il ait envie d'un peu de légèreté, est embarqué avec eux. 

Certes, "Le fabuleux destin de Madame Peltet" n'a rien de mémorable. Cette petite friandise n'en méritait pas pour autant le mépris qui fut sien lors de sa sortie en salles. Il mériterait cependant un petit visionnage, juste pour le plaisir (celui-ci fût-il coupable).



Post-scriptum : A mon grand dépit, je n'ai pu trouver la moindre bande-annonce pour ce film (je crois que c'est la première fois que cela m'arrive). Quand je vous dis qu'il est passé aux oubliettes...




mercredi 11 décembre 2013

Le dernier pub avant la fin du Monde (2013)



Existe-t-il une malédiction sur le nom d'Edgar Wright ? Ou, plus probablement, doit-on mettre sur le compte des distributeurs, le peu de visibilité et donc de succès qui entourent chacun de ses films, du moins dans l'Hexagone ? Parce qu'après "Scott Pilgrim", c'est le deuxième film de Wright qui a droit à un billet en ces colonnes. "Le dernier pub avant la fin du monde" n'a même pas drainé 100 000 spectateurs en France, lors de sa sortie, il y a quelques mois. Troisième et ultime volet de la trilogie "Cornetto" (les connaisseurs comprendront), après "Shaun of the dead" et "Hot Fuzz", ce film semble hélas confirmer le peu de goût de notre pays pour les œuvres de Wright.

En 1990, à la fin de leurs études, Gary King et ses quatre meilleurs copains échouèrent dans le défi qu'ils s'étaient lancés : essayer les douze pubs (dont le dernier se nomme "La fin du monde") de Newton Heaven. Vingt ans plus tard, Gary, immature et alcoolique, convainc le reste de la bande de se lancer une nouvelle fois dans l'aventure. Voilà la petite bande de retour dans leur ville natale pour une expédition qui s'annonce agitée, au grand désarroi des compagnons de Gary, des quadragénaires responsables.
Ce qui les attend à Newton Heaven dépassera leurs attentes. En effet, la petite ville qui fut le foyer de leur adolescence a bien changé...et ceux qui la peuplent semblent eux aussi être différents, très différents.

La promotion de "The World's end" en France est un véritable cas d'école. Messieurs les distributeurs, si vous tenez absolument à ce qu'un film fasse un four, voici l'exemple à suivre ! Affublé d'un titre qui signifie bien à quel point les spectateurs sont pris pour des idiots, sorti dans une combinaison réduite de salles, puis retiré de l'affiche au bout de deux semaines, "Le dernier pub avant la fin du monde" n'avait quasiment aucune chance de succès de notre côté de la Manche.

C'est bien dommage, si vous voulez mon avis (et si vous lisez ces colonnes, c'est que vous êtes ici pour cela). Les précédents opus de la trilogie avaient, malgré une diffusion à la sauvette, réussi à conquérir sur le long terme, un noyau d'admirateurs. En spéculant sur le capital sympathie de l'équipe Wright-Frost-Pegg, on pouvait espérer mieux pour cette conclusion, d'autant plus que ce film vaut largement le déplacement.

Menée tambour battant par un quintette d'acteurs remarquables (Simon Pegg, Nick Frost, Martin Freeman, Paddy Considine et Eddie Marsan), cette comédie est mille fois plus efficace que n'importe quel film français s'essayant dans le même registre. Remarquablement réalisé (mais Edgar Wright n'a plus rien à prouver de ce côté là), "Le dernier pub avant la fin du monde" réussit à surprendre, à émouvoir et, ce qui est plus rare encore, à donner à réfléchir (mais sans être à aucun moment ennuyeux, je vous rassure). En basculant d'un coup dans la science-fiction, le film prend d'un coup toute sa saveur et tout son sens. 

Loin de n'être qu'une comédie mâtinée de science-fiction, "Le dernier pub avant la fin du Monde" laisse souvent songeur. Quand Gary et ses potes découvrent que leur ancienne ville est devenue l'exemple parfait du conformisme et du lisse, le propos prend un tour social et quasiment politique (si ça se trouve, j'ai vu dans ce film ce que j'avais envie d'y voir). En y regardant de plus près, les années 1990 après lesquelles court Gary (et, de façon moins avouée, le reste de sa bande), apparaissent comme une période de liberté et d'épanouissement désormais révolue, à beaucoup de points de vue (et ce point de vue peut évidemment s'appliquer au septième Art).

Je vous rassure, il est également possible de visionner "Le dernier pub avant la fin du Monde" avec le seul but de passer un bon moment. Cette multiplicité des niveaux de lecture est, à mon sens, l'apanage des grands réalisateurs : Edgar Wright est de ceux-là, sans l'ombre d'un doute. Espérons qu'un de ses prochains films rencontrera le succès auquel il a légitimement droit.